
Source : Pixabay
C’est débarrassé de son habituelle veste en tweed et trempé de sueur que Sherlock Holmes contemplait l’ampleur des dégâts. Le niveau de la mer s’était élevé à une vitesse considérable ces derniers mois à tel point que plusieurs kilomètres de terres avaient été inondés, puis engloutis sur les côtes danoises. Les plus hautes instances mondiales avaient secrètement contacté le fameux détective pour trouver la solution à cette énigme que représentait ce mystérieux réchauffement climatique planétaire à l’ampleur inégalée. L’épicentre semblait se trouver précisément là, au Danemark. Depuis des semaines, on enregistrait des pics de 60°C au soleil. Sherlock se trouvait désormais sur les lieux après un long voyage et le climat pluvieux britannique ne lui avait jamais autant manqué. La chaleur lui brûlait les yeux mais il remarqua un petit quelque chose qui brillait sur le sol. Il se pencha pour le ramasser, ce simple effort le fit ruisseler et il manqua de perdre connaissance et de chuter en se relevant. Une écaille, un coup de la petite sirène de Copenhague, pensa-t-il. Mais en y regardant de plus près, il se rendit compte que c’était une écaille de pangolin, plus précisément du pangolin que la mer avait rejeté un peu plus loin sur le rivage. Le pauvre animal avait dû périr alors qu’il migrait dans l’espoir de trouver plus au nord un climat qui lui conviendrait. Accablé par le soleil, Sherlock se laissa tomber au sol, s’il restait ici, il allait finir de la même façon. Impossible de fureter partout à la recherche du moindre indice. Il allait devoir abandonner, il avait beau être le plus grand expert en phrénologie, il n’en restait pas moins un être humain incapable de supporter de telles températures. D’ailleurs, il commençait à avoir des hallucinations, de petits filaments d’un bleu scintillant dansaient devant ses yeux. Il sombra quelques instants les filaments s’étaient transformés en une grosse corde bleue brillant de mille feux qui l’enserrait à la manière d’un serpent constricteur. Un éclair de conscience le ramena à la raison, il agita la main devant ses yeux pour chasser l’illusion. A sa grande surprise, les filaments étaient bien réels puisqu’ils s’emmêlèrent entre ses doigts. Ragaillardi par cette découverte surprenante, il quitta cet endroit infernal pour rejoindre le laboratoire le plus proche. L’étude au microscope révéla quelque chose de bien étrange, il s’agissait d’un tissu très fin dans lequel était incrustées de minuscules particules de glace qui lui donnaient cette brillance hors du commun. Comment se faisait-il que la glace n’ait pas fondu sous ces températures plus que caniculaires ? Il repéra également quelques fragments de peau, une peau si blanche qu’elle lui faisait penser à de la porcelaine. Son esprit ne fit qu’un tour, il avait trouvé le coupable, ou plutôt la coupable, restait à savoir son mobile. Ni une, ni deux, il prit la route pour le royaume d’Arendelle. Celle qu’il recherchait, il la trouva assise dans la cour du château, en charmante compagnie. A ses yeux qui papillonnaient et à ses joues rougies par le bonheur, Sherlock comprit de suite, si, sans le vouloir, elle pouvait faire régner le froid par sa colère, elle pouvait certainement faire régner la chaleur par la joie d’être aimée. Ne lui restait plus qu’à expliquer à la Reine des Neiges qu’elle allait désormais devoir tempérer ses ardeurs.
Voici ma participation à l’Agenda ironique de juillet 2018 organisé chez Palimpzeste.
La consigne était la suivante :
Faire revivre Sherlock Holmes en utilisant les sept mots
phrénologie / porcelaine / chute / microscope / inondation / corde / pangolin.
Merci pour cette histoire romantique à souhait : la clé peut-être du réchauffement climatique ?
J'aimeJ'aime
peut-être bien!
J'aimeAimé par 1 personne
And last, but not least… Holmes est amoureux ! Qui l’eut cru ? De quoi faire fondre le cœur de tes lecteurs !
J'aimeAimé par 1 personne
Bon jour,
Entre le réel et le conte, un tout, tout à fait inattendu … 🙂
Max-Louis
J'aimeAimé par 1 personne
oui, cet agenda m’a mené sur des sentiers hors du commun !
J'aimeAimé par 1 personne
La Reine des Neiges, il fallait le faire: bravo pour la trouvaille 🙂
J'aimeJ'aime
Je crois que je suis sous l’influence de ma fille qui est en plein dans la période
contes de fées…
J'aimeJ'aime
Ah ! Ah ! Oui, l’effet « Reine des neiges » n’est pas à prendre à la légère quand on a des bambins 🙂
Un texte fluide, qui se lit avec beaucoup de plaisir. Merci Estelle !
J'aimeJ'aime
Contaminée, je suis définitivement contaminée…
J'aimeAimé par 1 personne
Le réchauffement climatique vient donc de là !
Et tous ces physiciens qui croient encore que les gaz à effet de serres sont à l’origine du phénomène. Pourquoi on ne leur dit rien à eux ?
J’aime particulièrement la combinaison des indices et la perspicacité de l’enquêteur.
Ta fille fait bien de se plonger dans la féerie des contes, nous en bénéficions un peu grâce à elle, remercie là pour moi.
😀
J'aimeAimé par 1 personne
Un jour, il faudra que je vous dise toute la vérité sur l’extinction des dinosaures 😉
J'aimeAimé par 1 personne
Je veux bien !
J'aimeAimé par 1 personne
adorable histoire
J'aimeAimé par 1 personne